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The Dark Knight Rises – la critique détaillée

Attendu depuis 4 ans par les fans, The Dark Knight Rises est enfin sorti après une campagne publicitaire féroce et de nombreuses rumeurs concernant le scénario. Malgré la tuerie de Denver qui a obscurci sa sortie, le film a démarré fort au box-office et nombreux sont les spectateurs qui saluent déjà sa réussite incontestable. Après le dyptique esthétique de Burton, puis celui kitsch de Schumacher, la trilogie réaliste de Nolan semble s’achever avec brio, devançant ainsi  toutes les adaptations de super-héros, y compris les précèdentes du Chevalier Noir. C’est le moment pour nous, fans inconditionnels du batverse, de rendre notre verdict. Au lieu de présenter une critique globale du film, une sorte d’appréciation générale, nous vous proposons une critique thématique avec trois thèmes : les références du film aux comics, sa réflexion sur notre contexte actuel et enfin un commentaire sur la réalisation. Après le podcast, voici donc notre critique détaillée (avec de nombreux spoilers) !


1) Des comics au film :

Pour ce dernier volet, Nolan a multiplié les références aux comics, que ce soit pour le scénario ou les personnages. Nous analyserons ces références une par une dans l’ordre structurel du film.

The Dark Knight Returns :

A l’instar de The Dark Knight qui s’ouvrait avec l’ingénieux braquage d’une banque par le Joker, The Dark Knight Rises s’ouvre par l’incroyable abordage d’un avion de la CIA par des mercenaires et nous présente une nouvelle menace, un terroriste du nom de Bane (joué par Tom Hardy). Ce dernier capture un expert nucléaire, extradié par la CIA du Moyen-Orient. A des kilomètres de là, nous retrouvons un lieu plus familier : Gotham City. Huit ans après la mort du procureur, Harvey Dent, tué par le Chevalier Noir,  la ville est devenue sûre, la police respectée de tous et personne n’a plus revu Batman depuis. Mais cette paix fragile  repose sur un mensonge orchestré par le commisaire Gordon et Batman lui-même. TDK finissait en effet sur la mort d’Harvey Dent, alias Double-Face, victime de sa propre folie meurtrière. Pour ne pas salir la réputation du procureur qui aurait conduit à relâcher la pègre emprisonnée à Blackgate, Batman avait alors décidé d’endosser les crimes de Double-Face, devenant ainsi la cible de la police. Dent devint ainsi le Chevalier Blanc, symbole de justice et de sécurité, Batman le Chevalier Noir, justicier criminel.

C’est donc un Bruce Wayne dépressif et reclus dans sa tour d’ivoire que nous retrouvons huit ans après. Joué toujours impeccablement par Christian Bale, notre héros n’a plus la forme physique et souffre de nombreuses blessures notamment à la jambe. La référence à The Dark Knight Returns de Frank Miller est ici habilement exploitée. Dans ce comicbook, Bruce Wayne, cinquantenaire et plus sombre que jamais, reprenait en effet péniblement du service pour affronter une horde de mutants punks, faisant régner l’anarchie à Gotham. Le masque style heavy metal de Bane n’est d’ailleurs pas sans rappeller ces mutants. Cependant deux nouveaux personnages dans le film vont motiver Bruce Wayne à réendosser son costume et affronter Bane.

Le premier est celui de Selina Kyle, alias the Cat, une voleuse talentueuse qui se fait passer pour une domestique du manoir et vole le collier de sa mère. Le personnage, joué par Anne Hathaway, est un mixte de The Cat apparue dans le premier numéro de Batman et de la Catwoman prostituée de Frank Miller et Mazuchelli dans Batman : Year One. On retrouve d’ailleurs sa partenaire adolescente Holly. Après la Catwoman torturée de Burton, Nolan nous présente ici une femme séduisante et indépendante, issue des bas-quartiers (la prostitution est toutefois écartée ) mais vivant la belle vie grâce au butin dérobé. La Cat est aussi acrobate qu’experte en gadget high-tech, elle n’hésite pas non plus à jouer tous les registres de la féminité et à se déguiser pour manipuler les hommes.

Le design du costume retranscrit parfaitement cette alchimie : combinaison moulante, masque mondain, lunettes infra-rouges relevées en forme d’oreilles de chat, cheveux détachés pour afficher ouvertement la féminité… Autant l’avouer tout de suite la Cat de Nolan est une franche réussite, très fidèle au personnage ambigu des comics. Anne Hathaway joue de plus admirablement tous les registres de son personnage et nous convainc haut la main !

Le second personnage est celui de John Blake, un jeune policier prometteur, joué par Joseph Gordon-Levitt. Orphelin comme Bruce Wayne, il découvre de lui-même l’identité de Batman. Bruce Wayne est alors séduit par l’idéalisme du jeune homme qui lui rappelle ses débuts.

Un dernier personnage, qui semble de prime abord plus secondaire, viendra motiver personnellement le milliardaire Bruce Wayne : la séduisante Miranda Tate jouée par Marion Cotillard, en charge du projet écologique « Energie Propre « au sein de Wayne Entreprises. Elle nouera très vite une relation charnelle avec le playboy.

Knightfall :

Au fur et à mesure du film, on en apprend davantage sur Bane. Ce dernier est né dans une prison en forme de puits. Il a réussi à s’en échapper étant enfant, puis a rejoint la Ligues des Ombres, dirigée par l’éco-terroriste Ra’s Al Ghul, avant d’en être excommunié pour sa trop grande violence. Nolan reprend ici les éléments du premier volet, Batman Begins. On comprend donc mieux les motivations de Bane : venger la trahison de Bruce Wayne, formé par la Ligue, et détruire Gotham une fois pour toutes. Trahi par Catwoman, Batman se fera alors piégé dans les égouts de Gotham et Bane lui brisera le dos.

On salue ici une fois de plus le talent de Nolan pour incorporer des références aux comics dans un scénario original. Comme dans Vengeance of Bane relatant les origines du personnage, Bane est né dans une prison aux Caraïbes (dans le film, c’est plutôt le Moyen-Orient, vu les décors). Comme dans Knightfall (part 1) : the Broken Bat, Bane libère les détenus d’Arkham pour affaiblir le Batman dont il connaît instinctivement l’alter-ego (dans le film, il libère les détenus de Blackgate, sans doute pour éviter de faire entrer le Joker en lice, et il le fait après la chute de Batman pour affaiblir la ville elle-même). Comme dans Knightfall (part 3) : Knightsend , Bruce Wayne, brisé en deux par Bane, devra recouvrir sa force via un entraînement rigoureux et un saut de la foi. Et comme dans Knighfall (part 2) : Who Rules the Night, Batman prend sa revanche sur Bane, à la grosse différence près, que c’est Bruce Wayne directement et non Azrael, allié de Batman, qui porte le costume. Au passage, louons la prestation de Tom Hardy qui campe un Bane agressif, calculateur, avec un regard malsain. Le style de sa voix, « lord anglais » renforce la ruse et l’esprit stratège du personnage. Sans être aussi charismatique que le Joker ou Double-Face, Bane s’avère donc être un adversaire aussi intéressant et angoissant, à des lieues de la caricature de Schumacher dans Batman et Robin.

Pendant tout le temps de sa convalescence, Bruce Wayne verra, via une télé dans sa prison, la main-mise de Bane sur Gotham qui y répand l’arnarchie : détenus libérés et armés, procès iniques contres les riches et fonctionnaires, chasse aux policiers, ponts reliant la ville au continent détruits (avec notamment la fameuse scène du stade présentée dans le trailer)…la référence à No Man’s Land est ici claire et ingénieusement reprise. Pour rappel, un tremblement de terre avait réduit, dans ce récit, Gotham en zone de guerre civile. En résumé, cette seconde partie du film riche en références et en réflexions nous a passionné car elle donne tout son sens au titre du film : The Dark Knight Rises. Comment redevenir Batman, le corps et l’esprit brisés ? Comment se relever après une cruelle défaite ?

Bane of the Demon :

Mais Nolan aime les twists, nous y sommes habitués.  Bane et son arnachie ne sont donc qu’une diversion pour cacher une menace plus grande : Miranda Tate, alias Talia Al Ghul, la fille de Ra’s venue venger son père, que Batman a laissé mourir dans Begins. Dans le comics Bane of the Demon, Bane, amoureux de Talia (ancienne amante de Batman), s’associait bon gré mal gré avec le père et la fille pour détruire Gotham et finissait par affronter Batman au grand jour dans Legacy. Dans le film, Batman affronte Bane une seconde fois dans une scène magistrale et intense, parmi les policiers en plein jour.

Il apprend alors la trahison de Talia, qui l’empêche d’achever Bane. Le twist ne suprendra pas les fans, d’autant que les indices sont nombreux, notamment le lien avec le projet écologique Wayne ou le fait que Miranda/Talia couche avec Bruce au début du film. Néanmoins il est habile : c’est Talia qui, grâce au sacrifice du détenu Bane, s’est échappée de la prison en forme de puits, puis qui est revenu chercher Bane ensuite. Bane a alors été exclu par Ra’s car ils étaient rivaux pour l’affection de sa fille.  La prison en forme de puits reprend donc les mythiques puits de Lazare dans les comics où Ra’s entretient son immortalité en s’y baignant. Dans le film, le puits est symbole d’héritage (Talia) et de retour (Batman).  Nolan mêle donc avec brio les origines de Bane et celles de Talia.

Toutefois si, sur le papier, le reboot du personnage de Talia est intéressant, le jeu de Cotillard, pourtant excellente en Miranda, s’avère peu convaincant pour incarner ce personnage, notamment dans la dernière scène plutôt ratée, autant dans le jeu que dans la réalisation. De plus, Talia n’a pas dans le film la sagesse de son père, elle ne cherche qu’à se venger de Batman et son plan pour détruire Gotham est bien moins écologique : faire exploser un coeur nucléaire…

Batman R.I.P :

Le sacrifice final de Batman, qui emmène le coeur nucléaire exploser en pleine mer, a peu de rapports avec l’arc intitulé Batman R.I.P. Pourtant, comme dans ce récit,  Batman sait pertinamment que c’est la fin pour lui, il sait qu’il a lutté une dernière fois pour l’honneur, et qu’il n’a plus sa place à Gotham. Dans les comics, Batman ne meurt pas véritablement dans Batman R.I.P mais dans Final Crisis, tué par Darkseid. La question de sa succession était alors posée dans Whatever happened to the Caped Crusader ? où super-héros comme vilains rendent hommage au Chevalier Noir. Dans le film, nous avons le droit pour compenser à une magnifique statue noire, symbole de reconnaissance par la ville.

Si Batman est mort, Bruce Wayne est toujours en vie. On apprend en effet qu’il avait installé 6 mois avant sa disparition un pilote automatique pour la bat (la batwing). Dans une touchante scène à la fin du film, Alfred aperçoit justement dans une terrasse à café de Florence, Bruce Wayne et Selina Kyle incognito et en couple. Ici TDKR s’affranchit clairement des comics à l’instar d’Arkham City, mettant en scène la mort d’un célèbre super-vilain. Nolan veut nous montrer en effet la possiblité d’un Bruce Wayne qui raccroche définitivement sa cape et fonde une famille avec Selina. Dans les comics pré-Crisis On Infinite Earths (1985), avant que le batverse ne soit rebooté, il y avait plusieurs Terre parallèles. Sur la Terre 2, Bruce était marié avec Selina et avait une fille, la future Huntress. Mais tout cela restait hypothétique, une fiction dans la fiction. Dans son histoire principale, le Chevalier n’a jamais eu et n’a jamais le droit de fonder un foyer. Le Batman de Nolan si…

Batman Beyond :

Batman meurt mais sa légende perdure à Gotham. TDKR, conclusion d’une trilogie, doit finir par une ouverture. C’est le personnage de John Blake qui l’assure. Pressenti comme l’Azrael de Knightfall, John Blake est finalement plus proche du troisième Robin, Tim Drake (le nom ressemble d’ailleurs à Blake). Dans A Lonely Place of Dying, un adolescent du nom de Tim Drake, vient demander de l’aide à Bruce Wayne car il a déduit qu’il était Batman. Or seul Batman peut l’aider contre les sbires de Double-Face, qui recherchent son père, criblé de dettes. (Ce dernier meurt cependant bien plus tard dans le crossover Identity Crisis, tué par Capitaine Boomerang). Batman, admiratif de son talent de déduction et de son agilité, le prendra alors sous son aile. Dans le film, on retrouve quasiment le même schéma : Blake, orphelin, connaît instinctivement l’identité secrète de Batman, ce dernier lui fait confiance et lui confie des missions. Cerise sur le gâteau : on apprend à la fin que le véritable nom de Blake est Robin. Pas Tim Drake, Robin. D’une part pour que les non-connaisseurs comprennent la référence, d’autre part pour rendre crédible l’origine du pseudo. John Blake n’a pas en effet le passé acrobate de Dick Grayson, le premier Robin, et on ne voit pas comment il pourrait penser à un tel nom de scène. L’introduction du nom est donc ici habile et correspond bien à l’univers réaliste de Nolan. Le nom est ainsi symbolique, il évoque l’orphelinat et la véritable identité.

Pour autant si John Blake a le nom et les origines de Robin, il n’est pas directement Robin, le partenaire de Batman. Il est au contraire son héritier. Comme l’attestent la découverte de la batcave où Blake refait le chemin de Bruce et la discussion avec Gordon qui a réparé le bat-signal du commissariat, Blake/Robin va prendre la relève de Batman. Le nom, les gadgets, le modus operandi, tout.  On peut toutefois supposer que son costume sera différent, réapproprié, avec un design proche par exemple de Batman Beyond, où le jeune Terry Mc Ginnis prenait la relève de Bruce Wayne, son mentor à la retraite. Une scène de dialogue entre le nouveau Batman et Gordon sur le toît du commissariat n’aurait d’ailleurs pas été de trop ! La fin s’inspire sans doute également de Batman Incorporated où Bruce Wayne, revenu du passé après sa défaite contre Darkseid, décide de sponsoriser officiellement Batman et de former des Batmen à travers le monde tel Nightrunner, le batman de la banlieue parisienne. Le fait de ne pas voir finalement le costume du nouveau Batman et de terminer le film avec Blake contemplant la batcave laissent droit à toutes les hypothèses. Une manière astucieuse pour Nolan d’ouvrir son film avec Robin tout en faisant perdurer la légende de Batman…


2) Du film au réel

Dès Begins, Nolan exploite le parti-pris du réalisme. Ses héros sont revisités, redesignés pour correspondre à notre réalité. Tout ce qui fait partie du fantastique ou du burlesque est donc mis de côté. L’esprit des personnages et des comics sont respectés mais la mise en forme s’en écarte, elle recherche avant tout la crédibilité et  veut rendre le film possible à notre époque, quant bien même les gadgets high-tech seraient quasi-impossibles. Cette exigence n’est pas seulement esthétique, elle permet une réflexion sur notre société actuelle. Les héros sont-ils possibles dans notre société ? Sont-ils légitimes ? Quelle serait leur place ? Quelles seraient les conséquences? Toutes ces questions se posaient dans Begins et dans The Dark Knight. De même un certain regard sur nos difficultés socio-économiques, sur la politique et les médias était porté de façon intéressante. The Dark Knight Rises ne déroge pas à la règle…

La critique du libéralisme économique :

La première partie du film, centrée sur la vie de Gotham City, huit ans après les lois de Dent, critique les deux piliers du modèle économique libéral : la spéculation et l’obsession de la sécurité. Tant que les puissants peuvent librement spéculer sur des fortunes colossales et que l’Etat est réduit à sa fonction policière, tout va bien ! Le calme peut n’être qu’apparent, cela contente la plupart des citoyens. C’est exactement ce constat que dresse le film de Gotham City, miroir explicite de New York (la plupart des scènes urbaines n’ y sont pas tournées par hasard). Ainsi le maire de Gotham veut-il se débarasser de Gordon, héros de guerre, qui ternit la paix. Ainsi Bruce Wayne voit-il sa fortune dilapidée en quelques secondes suite à un piratage boursier. Ainsi la police a-t-elle pour ordre de pourchasser Batman, symbole de faiblesse de l’Etat, qui dérange plus que de simples voleurs. De même, pendant l’attaque de la Bourse, lorsqu’un trader s’exclame « Il n’y a pas d’argent à voler ici ! Il n’y a que des transactions ! », Bane rétorque « Pourquoi vous êtes ici alors? ». Cette critique du libéralisme,  parfois caricaturale, est donc très présente dans TDKR, elle cherche à montrer que le système même, plus que Batman, engendre les nouvelles menaces, en creusant les inégalités et en favorisant l’opportunisme. Le personnage du Cat en est une belle illustration.

Le danger de la vox populi :

Si Bane apparraît dans un premier temps comme un détracteur du libéralisme, il est surtout présenté dans la seconde partie du film comme le représentant de la vox populi. En libérant les prisonniers de Blackgate, en chassant les policiers et en organisant des grands procès publiques contre les bureaucrates (présidés par Crane, alias l’Epouvantail, le juge de la Peur), Bane laisse cours à la vindicte populaire, assoifée du sang des bouc-émissaires. Mais cette soi-disante défense du petit peuple n’est qu’une diversion pour répandre l’anarchie et transformer Gotham en no man’s land. Une manière pour Nolan de montrer que la recherche de coupables n’est pas la bonne solution et sert souvent les intérêts d’un tiers. Bane n’a que faire du peuple mais il prend plaisir à voir les faibles s’entre-tuer. C’est en cela que le personnage est réussi, il est en effet terrifiant moins pour sa musculature ou son masque que pour sa nature très contemporaine : un terroriste qui se sert des passions comme la peur ou la colère pour mieux manipuler. Si Bane est aussi malsain et angoissant, c’est parce qu’il est précisément un rejet de nos modèles sociaux. Né dans une prison, il connaît l’âme humaine et sait que derrière chaque façade citoyenne se cache de la noirceur… Hélas si la critique du peuple est intéressante et sert de contre-poids à celle du libéralisme, elle est moins bien mise en scène. On regrette notamment que les médias soient quasi-absents du film. Un Bane qui tient une photo d’Harvey Dent pour révéler un mensonge d’Etat est bien moins convaincant qu’un Joker se servant des journaux télévisés dans TDK pour diffuser ses messages. De même lorsque Bane parle au micro dans un stade et déclare que le déclencheur de la bombe est entre les mains d’une personne, la mise en scène est faible et convainc beaucoup moins que celle du Joker s’adressant aux deux ferrys. Se servir des médias, c’est se rendre normal et semer la confusion parmi les téléspectateurs. Bane lui choisit une approche beaucoup plus directe, moins intéressante sociologiquement. On sent que Nolan a voulu reprendre des facettes du Joker pour Bane sans parvenir à l’égaler. Mais, malgré ces maladresses, le traitement de Bane reste très intéressant, comparé à celui traditionnellement réservé au personnage.

La menace terroriste :

La trilogie de Nolan fait partie de cette génération des films de super-héros, marquée par le terrorisme et les attentats du 11 septembre . Comment en effet ne pas voir en Bane, détruisant un avion en plein vol ou faisant sauter un stade, une incarnation de la hantise américaine? Alors que Bruce Wayne est emprisonné dans un puits au Moyen-Orient à l’instar des soldats américains embourbés dans des conflits externes, les citoyens américains de Gotham sont livrés en pâture aux terroristes de la Ligue des Ombres. Une façon à peine dissimulée pour Nolan de critiquer l’interventionnisme américain…

La démesure nucléaire :

Autre critique portée par le film, celle de la démesure nucléaire. Dans les traditionnels films d’action, l’enjeu était de désamorcer la bombe. Dans TDKR qui se veut un reflet de nos problématiques actuelles, l’enjeu final consite à présent soit à remettre un coeur nucléaire à sa place, soit à le faire exploser dans un lieu désert. Les temps ont changé, les menaces également. Sauf que ces menaces n’ont pas de terme. Si le coeur nucléaire avait été remis à sa place, un autre terroriste aurait pu s’en emparer. De même le faire exploser en pleine mer ne résout rien : toute la faune et la flore marines seront dévastées, sans parler de la contamination des citoyens de Gotham via les particules charriées par le vent. En se sacrifiant, Batman ne donne donc qu’un sursis de vie à Gotham. A trop vouloir côtoyer la puissance, les hommes finiront inéluctablement par s’auto-détruire et même Batman n’y pourra rien…

Un héros immoral au service de la morale :

TDKR a beau finir bien, c’est sans doute le film de super-héros le plus pessimiste et le plus désenchanté concernant notre époque. L’Etat est corrompu, les puissant s’enrichissent sur le dos des faibles et menacent le monde, via la spéculation ou le nucléaire tandis que les plus démunis réclament la vengeance. Le seul obstacle contre ces vices, c’est Batman : combattant hors-la-loi, pourchassé par la police, qui n’hésite pas à couvrir un mensonge d’Etat ou à passer des deals avec des voleurs si nécessaires (cf. le logiciel « Table Rase » pour fausser l’identité, donnée au Cat). Le fait d’ouvrir le film sur la relève de Batman en est l’ultime preuve : il faudra toujours un héros moralement ambigu pour se salir les mains et corriger les vices de nos sociétés occidentales. Ce sont nos propres faiblesses qui sont à l’origine du Batman, nous le craignons finalement autant que nous avons honte de nous-mêmes.


3) Une réalisation trop ambitieuse ?

Si TDKR est une franche réussite pour son scénario original recoupant les trois volets de la trilogie, sa fidélité aux comics (du moins à l’esprit des personnages) et sa réflexion portée sur notre modèle de société occidentale, il l’est moins concernant sa réalisation. On sent en effet que Nolan est parfois perdu avec tous ses personnages, quitte à en mettre certains de côté, comme Alfred, pour alléger la liste. De même à vouloir trop contenter les fans de comics, Nolan bourre le film de références, sans qu’elles soient forcément justifiées, crédibles ou cohérentes (ex: les aller-retours peu crédibles pendant le film de Bane et Bruce Wayne entre Gotham et une prison filmée au Moyen-Orient, censée être aux Caraïbes). De manière plus globale, le film s’avère un poil trop ambitieux, trop dense et Nolan se repose parfois, malgré son talent, sur les ficelles traditionnelles du blockbuster pour justifier l’enchaînement des scènes (ex: le retour de Bruce Wayne coïncide parfaitement avec celui du Cat, le coeur nucléaire qui explose en pleine mer épargne complètement Gotham par magie…). Le rythme du film avec des temps morts est d’ailleurs moins immersif, contrairement à celui de Begins ou de TDK. Si les deux premiers volets étaient quasiment des chef-d’oeuvres, soignés et maîtrisés finement, TDKR apparaît plus brouillon voire blaclé sur certaines scènes, celles avec Talia par exemple. Enfin Nolan possède toujours ses vieux démons de réalisateur. Alors que les scènes de violence ou d’affrontement pyschologique sont toutes réussies (ex: Bane attaquant la Bourse, Batman s’infiltrant dans les égoûts, Blake à l’hopital…), les scènes de pugilat sont faiblardes : le second combat entre Batman et Bane, chargé d’émotions, s’en sort assez bien, le premier en revanche est vraiment mou, même la scène culte où Bane brise le dos de Batman manque d’intensité. Nolan peine en effet à filmer les pugilats, ça se sent bien et c’est dommage pour un film de super-héros, là où d’autres réalisateurs comme Zack Snyder, réalisateur du futur Superman, excellent dans ce domaine. Toutefois la plupart de ces défauts sont assez formels et ont peu entâché notre appréciation générale du film. Si TDKR n’égale pas ses deux prédécesseurs sur certains points, il les dépasse en revanche sur plein d’autres et demeure sans doute à l’heure actuelle le film de super-héros le plus riche de sens.


Quel avenir pour Batman au cinéma? Malgré quelques défauts récurrents, The Dark Knight Rises s’impose comme une référence du film de super-héros et la trilogie du Dark Knight, par sa conception réaliste et problématique du héros, fait office de modèle du genre. Tel le footballer dans le film qui se retourne et se retrouve tout seul au-dessus d’un gouffre, Nolan devance largement tout ses concurrents. Il a non seulement révolutionné tout un genre de film mais il s’est également imposé comme le réalisateur le plus complet et le plus fidèle du batverse, loin devant la vision trop personnelle de Burton ou celle au contraire trop accessible et réductrice de Schumacher. Pour autant la facette sombre et moderne mise en scène par Nolan n’est pas la seule de l’univers de Batman. Le justicier de Gotham a plus de 70 ans d’aventures et de comics à son actif, ses facettes sont donc indénombrables. On souhaite donc bien du courage au prochain réalisateur pour faire un film sur Batman encore plus original mais on ne demande que ça ! Pourquoi pas un Batman des années 40-50 avec des gadgets archaïques, des problématiques de l’Après-Guerre et un style de l’Age d’Or des comics?

Pour plus d’infos concernant les références aux comics, veuillez consulter notre chronologie et nos fiches sur Ra’s Al Ghul et Bane. Si vous voulez réagir à cettre critique, n’hésitez pas à venir débattre sur notre forum !

Critique – The Dark Knight (Le Chevalier Noir)

Évènement cinématographique de l’année 2008, The Dark Knight a cumulé plusieurs millions d’entrées dans le monde à sa sortie sur le grand écran. Sortie en début de cette année en DVD et Blu-ray, je vous propose ici un petit retour sur ce film considéré par beaucoup comme étant le meilleur film de super héros, et par extension, le meilleur film mettant en scène Batman, notre homme chauve-souris préféré !

The Dark Kinght - Le Chevalier Noir

L’intrigue

Son manoir étant en reconstruction suite aux évènements de Begins, Bruce Wayne « vit » dans un penthouse… Ou plutôt « ne vit pas » comme lui précise Alfred. Le jeune milliardaire est bien trop occupé la nuit à combattre le crime, et le jour à dormir aux réunions du conseil de Wayne Enterprise, ou à observer le nouveau procureur de Gotham : Harvey Dent. Cet homme, Bruce à confiance en lui, et la majorité de l’intrigue tournera autour de Dent.
Complots, trahisons, explosions de rage, de chagrin, The Dark Knight mari parfaitement toutes ces émotions au service d’une histoire digne des meilleurs comics.

Batman, dans son nouveau costume

J’ai vraiment apprécié le déroulement du film, car on ne se retrouve pas face à une menace à éradiquer, à poursuivre, un peu comme dans Begins, ou la majorité des films d’action en fait. Le but de Batman est assez flou, il veut protéger la ville, certains le respectent, d’autres le rejètent, le Joker est là, il complote oui, mais ce n’est pas le méchant à poursuivre, c’est tout ce qu’il a engendré qu’il faut contrecarrer, et tous sont impliqués, du capitaine Gordon à Rachel, la nouvelle petite amie de Dent et amie d’enfance de Bruce, en passant par les copieurs de Batman qui ne faciliteront pas la tâche à l’homme chauve souris. On a là une véritable intrigue digne des talents de détective du justicier masqué qu’est Batman.

Les personnages

Une nouvelle menace fait surface à Gotham, un certain Joker s’amuse à créer la panique et à rassembler un maximum de criminels dans ce but… Ses raisons ?
Il y a un an, aucun de ces flics ou de ces avocats n’auraient jamais osé vous contrecarrer… dit-il en s’adressant à la crème de la pègre de Gotham. Ce qu’il propose ? Tuer le Batman !

Voici ma carte...


On se retrouve bien vite dans un immense complot organisé par le Joker. Tout fait parti du plan !
Et petit à petit le plan se met en place, les engrenages s’enclenchent les uns les autres, et on nous montre un Joker totalement fou, imprévisible mais qui sait ce qu’il fait, qui prévoit, qui manipule brillamment incarné par Ledger. Certains critiqueront le doublage français, pour ma part je le trouve relativement bien réussi, on sent que le doubleur reste influencé par l’interprétation de Nichoslon, mais sait plutôt bien s’adapter au personnage de l’acteur, sachant donner le bon ton et les bonnes variations de voix quand cela est nécessaire. Bien sûr, rien ne vaut l’interprétation en VO de Heath Ledger !
Le Joker est ici légèrement différent de la BD sur certains points. Il se maquille, de plus son sourire est plutôt dû à des cicatrices qu’à un quelconque produit chimique, et il s’amuse d’ailleurs à inventer toute sortes d’histoires sur les origines de ces cicatrices à ses victimes pour les effrayer. On est plus proche d’un sadique qui aime trancher et découper qu’un petit chimiste féru de gaz hilarant.

Why so serious ?

D’un point de vue design, il reste très fidèle et beaucoup plus sale que dans le film de Burton. Le réalisateur : Christopher Nolan, ne voulait pas d’un joker jolie comme un sou neuf, il voulait un maquillage dégoulinant, effrayant, un costume poussiéreux, des cheveux gras. Ajoutez à cela un nombre de mimiques aussi drôles que terrifiantes qu’a su fournir Heath Ledger, et on avouera que cela colle parfaitement au personnage.

Le Joker, dans toute sa splandeur
Au fur et à mesure, les liens entre le Joker et Batman vont se renforcer, ce qui rapproche les personnages encore plus de leurs homologues de la BD. Un véritable combat sans fin entre Batman et le Joker, l’un refuse de tuer l’autre, c’est son code d’honneur, il ne le brisera pas, l’autre ne tuera pas le premier, il le fait trop rire pour cela, et sans lui, il s’ennuierait… Et oui, de vous à moi, que serait Batman sans le Joker, ou le Joker sans Batman ?
Batman et le Joker, liés pour l'éternité ?

Pour lutter face à cet homme, nous avons Batman, le chevalier noir. Dans une interview, Christian Bale a annoncé qu’à aucun moment il n’avait abordé Batman sous l’angle du super héros, de ce fait nous avons un Batman très réaliste. Un homme qui veux donner à la ville de Gotham l’espoir, mais qui petit à petit se retrouve rongé par son rôle, et perd pied avec la réalité.

Le Chevalier Noir

-Ayez conscience de vos limites maître Wayne.
-Batman n’a pas de limites.
-Et qu’en est-il de celles de Bruce Wayne ?
-Je ferrais mieux de les ignorer…

Nous avons donc un personnage dont le rôle de Batman se fait de plus en plus présent par rapport à celui de Bruce Wayne, comme initié dans Begins, mais la descente aux enfers continue. Voyant que les êtres qu’il aime souffrent du fait qu’il soit Batman, il prend petit à petit conscience du danger qu’il fait courrir à son entourage en faisant le choix d’être ce qu’il est, pour finir par se priver de tout liens, de devenir le paria, celui qui endosse les peines pour mieux les supporter, pour mieux affronter le mal qui rôde sur Gotham.
Au début du film, Batman intervient face à l’épouvantail avec le même costume que dans Begins. Blesser grièvement, il demandera à Lucius Fox, son ami de chez Wayne Enterprise, celui là même qui dans Begins lui avait proposé de quoi concevoir son costume de lui en faire une nouvelle version.

Une armure pour lutter contre le mal

C’est donc une véritable armure en pièces détachées que revêt le playboy Bruce Wayne pour devenir Batman, et bien que ce costume soit plus lourd et plus vulnérable, Batman y gagne en souplesse et rapidité. Les combats où intervient Batman sont plus fluides et plus compréhensibles que ce qu’avait proposé Begins. Les plans sont moins rapprochés, les mouvements plus harmonieux (si on peut parler d’harmonie dans le combat à main nue…), et on apprécie nettement mieux les  affrontements entre le justicier et ses adversaires.
Batman utilise toujours tout un tas de gadgets qui lui sont propres, des classiques comme le batarang ou le bat-grappin, en passant par la cape, au plus « hors du commun » avec la batmobile ou le bat-pod (genre de Batmoto).

Le Bat-pod, pièce détachée de la Batmobile

Les véhicules de Batman garde cet aspect un peu futuriste, sans arborer de jolies ailes de chauve souris comme dans les précédent films ou la BD, du coup ces véhicules manquent de charisme et je trouve qu’ils ne correspondent pas bien à l’univers de Batman. Espérons que dans les suites de la série, le réalisateur fasse un choix de Bat-véhicule plus « customisés à la Batman ».
Les courses poursuites n’en restent pas moins très réussies, notamment dès qu’intervient le Joker, dans un festival de tir et d’explosion.

Au coté de Batman, nous retrouvons Gordon,chef de la section anti-criminel de la police de Gotham. Incarné par Gary Oldman, l’interprétation est digne de celle qu’il avait proposé dans Begins, très réussi et très fidèle au personnage de la BD.

James Gordon, brillamment interprété par Gary Oldman

Gordon est un personnage très moral, c’est un bon chef, un véritable ami pour Batman, même s’ils leur arrivent d’être en désaccord. Ce lien est très proche de celui de la BD, ce qui fait de Gordon un personnage réussi et attachant. Très proche du Gordon du comics « Batman Year One » à l’instar de Begins, celà en fait un des personnages les plus réussis du film, et ce depuis Batman Begins.
Durant le film, Gordon restera en contact avec Batman via le fameux bat-signal, et c’est l’une des seules personnes à ne pas connaitre sa véritable identité et à lui faire confiance. Et c’est d’ailleurs réciproque, bien que, comme le soulèvera Harvey Dent, l’équipe de Gordon est constituée d’anciens corrompus, ce qui pourrait faciliter la tache pour d’éventuelles taupes de la mafia…

Mais que ferrais Batman sans Alfred ? (Il commencerait par apprendre à cuisiner, et à faire le ménage…) Alfred, toujours fidèle au poste de majordome du plus grand milliardaire de Gotham.

Dois-je vous préparer la Bat-moto Monsieur ?

Dans la ligné du rôle qu’il avait dans Begins, le personnage d’Alfred est là pour épauler Bruce, il est comme un père pour lui, un véritable conseiller, et médecin de surcroit. Pourtant, il aura beau prévenir Bruce des risques qu’il prend en tant que Batman, ce dernier ne l’écoutera pas…

Nous savons tous le réel plaisir que vous avez à dire : je vous l'avais bien dit...

Je terminerais cette présentation des personnages par celle d’Harvey Dent, l’homme aux deux visages… Harvey Dent est le nouveau procureur de Gotham, et pour Bruce Wayne, il est l’espoir d’un avenir où la ville n’aura plus besoin de Batman. C’est un homme efficace, dès le début du film on nous le montre comme un personnage sans peur et sans reproche, mais ayant la fâcheuse manie de remettre beaucoup de choses à la chance…
Harvey Dent collaborera avec Gordon, et petit à petit on découvre un véritable personnage à la fois accroché à la loi, mais aussi à la justice.

Harvey Dent, procureur de Gotham

Pourtant, Dent à un esprit quelque peu instable, et il sera au centre des plans du Joker. En effet, ce dernier veut donner à Gotham une criminalité de premier ordre, et un homme comme Harvey Dent doit être anéantis, s’il veut mettre ses plans à exécution…
Batman restera cependant là pour veiller sur le procureur, mais on n’échappe pas à l’inévitable, on n’échappe pas au Joker…

Le paragraphe suivant peut vous révéler un pan important du scénario, si vous souhaitez le lire, il vous suffira de le surligner.
Suite à l’intervention de Sal Maroni, un mafieux que le Joker a acheté, plus par la peur que par l’argent, Harvey Dent verra la moitié gauche de son visage bruler dans les flammes qui tueront sa petite amie, ne rendant son esprit que plus instable encore… Pour devenir le redoutable Double Face !
Le personnage de double face est vraiment très réussi. Le visage brulé du schizophrène est on ne peut plus réussi que ce qu’on avait pu voir à l’écran avec Tommy Lee Jones dans Batman Forever. D’ailleurs l’approche du personnage est totalement différente, et bien évidemment beaucoup plus sérieuse. Double Face est devenu suite à cet accident totalement instable, remettant chacune de ses actions à sa pièce fétiche. Face tu vis, Pile tu meurs ! Aaron Eckart réalise une très bonne interprétation du personnage qui fait partie de mes méchants préférés dans l’univers de Batman. Le changement de ton soudain est très réussi, mais cependant ne ressort pas si bien en version française. Alors qu’en VO la voix de double face est plus rauque et plus sombre que celle de Dent, la VF ne propose pas un ton si différent entre le procureur, et le criminel qu’il devient dans le film. Un point quelque peu décevant.

On regrettera que le personnage de Dent n’ai pas été plus travaillé, le coté schizophrène n’est pas réellement abordé, c’est Dent qui n’arrive pas à se décider, alors que dans la BD on a plus un personnage qui n’arrive pas à donner raison à son coté bénéfique ou à sont coté maléfique.
Il est dommage que la psychologie de Double Face n’ai pas été plus creusé, surtout à la fin du film.

Bien sûr tout un tas d’autres personnages viendront agrémenter le casting du film, avec le sombre Salvatore Maroni, mafieux influant dans la pègre de Gotham, Lucius Fox, dirigeant de Wayne Enterprise incarné par le talentueux Morgan Freeman, ou encore Rachel Dawes, l’amie d’enfance de Bruce qui est devenue l’adjointe du procureur. Chaque personnage s’intègre parfaitement à l’univers créé par le film.

La mise en scène

Batman The Dark Knight (Le Chevalier Noir) jouit d’une mise en scène très réussi. De part les apparitions de Batman, du Joker, les plans séquences sont très bien filmés, et on apprécie que les combats soient moins flous que ce que nous avait proposé Christopher Nolan dans Batman Begins.
La bande son réalisée par Hans Zimmer et James Newton Howard est d’une qualité encore supérieur à celle de Batman Begins, les thèmes concernant Batman restent dans la même lignée, reprenant les mêmes instruments, les même thèmes, mais là ou la BO (bande original) surpasse le prédécesseur de The Dark Knight, c’est concernant les thèmes lié au Joker ou à Harvey Dent.

Je vais te montrer...

Ces derniers collent totalement aux personnages qui les concernent, et plus particulièrement le thème du Joker, à la fois dérangeant, exubérant, silencieux puis tonitruant, on ne reprochera à la BO que ses changements soudains de volume si on l’écoute en dehors du film.
Les effets spéciaux sont toujours présents, explosions de bâtiments, courses poursuites en véhicules, et j’en passe.

Personnellement je ne gage pas la qualité d’un film en fonction de ces effets spéciaux, et il est rassurant de voir que Batman The Dark Knight ne joue pas tout ses atouts uniquement avec les explosions et autres effets exceptionnels. Je tenais malgré tout à souligner la qualité du film de ce point de vue.

Pour Conclure

Batman The Dark Knight nous dévoile l’univers de Batman d’un nouveau point de vue. Alors que l’épisode précédent nous narrait les débuts du justicier, nous entrons ici dans le cœur de sa croisade, avec une intrigue des plus réussis digne d’un véritable comics. On ne se limite pas à la poursuite du méchant, c’est grâce à un Joker glorieusement mis en scène et une interprétation très réussi de feu Heath Ledger que le scénario reste si prenant. L’imprévisibilité du Joker prend en haleine le spectateur, nul ne devine la suite, et c’est bien un des atouts de The Dark Knight (même si comme on s’en doute, les gentils gagnent à la fin ! encore que…).

Et moi qui pensais que j'étais le roi des mauvaises blagues.

Une mise en scène très réussi, des personnages envoutants et charismatiques, une bande son on ne peut plus fidèle aux personnages, The Dark Knight est pour moi meilleur que Batman Begins. Il garde malgré tout des défauts. Le scénario complexe mérite 2 visionnages pour bien l’interpréter, certains personnages et plus particulièrement celui d’Harvey Dent mériteraient d’être plus exploité, et au final, s’il y a bien une chose qu’on regrette à la fin du film, c’est la mort des méchants… Heath Ledger a été retrouvé mort chez lui suite à une overdose accidentelle de médicament, The Dark Knight fut son dernier film, le Joker son dernier rôle, et sans doute le méchant le plus charismatique jouer à l’écran.
Oui, on pourrait hésiter à critiquer Heath Ledger dans ces conditions, mais pour moi, je ne voit aucune critique du personnage, une interprétation sublime, supérieur à celle de Nicholson (replaçons les choses dans leurs contextes également, Nicholson et Ledger ont interprété à l’écran 2 joker d’ages différents, d’où les différences d’interprétation !), et je crois que pour moi, comme pour beaucoup, Ledger restera LE Joker au cinéma, en attendant une prochaine apparition du clown du crime sur les écran du moins…

Les plus:

  • L’interprétation très réussi des personnages
  • Le Joker grandiose
  • La mise en scène très sombre et très réussie
  • Fidèle à l’univers de la bande dessinée

Les moins:

  • L’histoire parfois un peu difficile à suivre
  • Quelques longueurs
  • Certaines personnages sous-exploités