Superman au cinéma : DC mise gros, mais le box-office suivra-t-il ?

Le retour de Superman sur grand écran, orchestré par James Gunn, a fait atterrir en fanfare le mastodonte de DC dans les salles américaines. À une époque où le paysage ciné se montre souvent tiède, ce souffle d’optimisme et de spectacles spectaculaires mérite qu’on s’y attarde, entre enthousiasme et statistiques.

Superman s’envole au box-office américain

Il suffit de traîner dans une file de cinéma pour sentir l’engouement : costumes, débats, et même quelques imitations maladroites de la cape rouge. Le verdict financier, lui, est sans appel. Pour son premier week-end, le film a encaissé environ 125 millions de dollars aux États-Unis, répartis dans 4 135 salles, selon Deadline . Un résultat qui le place en troisième position des meilleures ouvertures de 2025, juste derrière Minecraft (162,7 M$) et Lilo & Stitch (146 M$), et devant Jurassic World : Renaissance (92 M$).

Côté comparaisons maison, on frôle les scores des Gardiens de la Galaxie – vol. 2 (146,5 M$ en 2017) et vol. 3 (118,4 M$ en 2023) – sans même intégrer l’inflation. Du reste, ce démarrage surpasse largement Wonder Woman (103 M$), tutoie Man of Steel (116,6 M$ sur trois jours à l’époque) et bat Superman Returns (84 M$ en 2006). Les plus conservateurs pourraient lister Batman v Superman (166 M$) et The Batman (134 M$), mais l’important est ailleurs : DC retrouve une dynamique positive qu’on n’avait pas vue depuis plusieurs années.

Une percée à l’international

Le coup d’envoi ne s’est pas limité au continent nord-américain. Dans les 79 territoires où le film est d’ores et déjà projeté, il a engrangé près de 95 M$, avec un accueil particulièrement solide au Royaume-Uni et au Mexique. Pour mémoire, Man of Steel n’avait obtenu “que” 73 M$ dans 24 pays lors de sa sortie en 2013. Au total, le début de carrière mondial de ce nouveau Superman s’établit autour de 220 millions de dollars .

Il faut souligner que certains marchés, comme la Chine, se montrent de plus en plus réticents aux blockbusters hollywoodiens. À l’époque, Man of Steel avait tout de même rapporté 63 M$ là-bas. On gardera donc un œil sur les prochaines semaines, quand des territoires majeurs — Allemagne, Australie, Japon — viendront gonfler ou non ces chiffres.

Quels enjeux pour DC ?

D’un point de vue budgétaire, la facture de production dépasserait les 225 millions de dollars, si l’on en croit Variety . Autant dire qu’un “bouche-à-oreille” positif et des recettes hors-USA solides sont cruciaux pour transformer cet essai. L’objectif ? Émuler, voire dépasser, les 670 M$ mondiaux récoltés par Man of Steel.

En coulisses, chez Warner Bros. Discovery, on respire : après le semi-échec de Shazam 2 (134,1 M$ dans le monde) et les performances mitigées de Blue Beetle, The Flash ou Joker : Folie à Deux, ce Superman apparaît comme un pari gagné. Si vous avez suivi mes stories ciné, vous savez combien j’ai encouragé cet esprit festif et généreux : le film prend ses distances avec le ton grave et christique de Zack Snyder pour offrir un spectacle plus ludique et coloré.

En somme, DC mise gros sur son nouveau DCU (DC Universe), et sur sa capacité à renouveler l’intérêt du public. Le fait que Superman incline vers un univers plein d’humour et de clins d’œil n’est pas anodin : c’est une feuille de route assumée pour désamorcer les doutes et rassembler une fanbase large, des puristes aux spectateurs en quête de divertissement pur.